samedi 11 juin 2016

L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.

Daniel Sempere est un enfant de dix ans lorsque le récit commence. Son père l'emmène dans un endroit appelé le Cimetière des Livres Oubliés, afin de lui faire choisir un livre qui lui appartiendra. Le but de cette manœuvre est de ne jamais oublier ces livres dont plus personne ou presque ne se souvient. En se promenant dans ce labyrinthe d’œuvres littéraires, Daniel choisit un livre de Julian Carax intitulé l'Ombre du vent. Très vite, le jeune garçon va développer une obsession pour cet écrivain et va se rendre compte que sa vie est de plus en plus liée à celle de cet écrivain.

Pour commencer cet avis, je tiens à dire que j'ai trouvé quelques similitudes avec le livre "Marina". Par exemple, Clara est une jeune fille qui m'a fait penser à Marina. Elle est fine, a la peau laiteuse et les cheveux noirs. Elle est aveugle, mais Marina est également une fille fragile. L'oncle de Clara s'habille comme un dandy du XIXème siècle et le père de Marina a l'air de sortir d'une toute autre époque.

Les personnages sont tous attachants, intrigants et énigmatiques. Leur passé est étonnamment lié à chacun d'entre eux. On découvre donc le mystère qui entoure Carax au compte goutte, en même temps que Daniel découvre l'histoire des personnes qu'il rencontre au fil de son enquête.


"Un secret vaut ce que valent les personnes qui doivent le garder."

Julian Carax est un homme intelligent, fait pour écrire des livres. La moindre histoire captive les gens et son entourage.
Fermin est un personnage haut en couleur. Il est très drôle et crée des situations cocasses car il ne sait tenir pas sa langue.
Daniel est un garçon innocent qui découvre les joies et les peines de la vie. Je me suis attachée à son histoire et ai ressenti en même temps que lui les différentes émotions qui l'envahissaient.

Carlos Ruiz Zafon sait distiller à merveille la finesse des joies et des peines, ainsi que les différents chemins que les gens prennent dans la vie. C'est ainsi que les amitiés se font et se défont en grandissant. Il a cette magie qui rend les phrases très belles et mélodiques. Bien que l'histoire soit assez sombre, il en ressort du récit quelque chose de lumineux. Barcelone en est sublimée, au point de se sentir intime avec les secrets qu'elle regorge.
L'ambiance de la ville, ambiance d'après-guerre, est très bien retranscrite. On imagine le quotidien des habitants pendant le régime de Franco.

L'histoire de l'ombre du vent est également une ode à l'écriture et à ces livres qui ont bouleversés notre vie, et qui resteront gravés à jamais en nous.


"Un jour, j'ai entendu un habitué de la librairie de mon père dire que rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s'ouvre vraiment un chemin jusqu'à son coeur. Ces premières images, l'écho de ces premiers mots que nous croyons avoir laissés derrière nous, nous accompagnent toute notre vie et sculptent dans notre mémoire un palais auquel, tôt ou tard-et peu importe le nombre de livres que nous lisons, combien d'univers nous découvrons-nous reviendrons un jour."
 

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