jeudi 15 décembre 2016

Des souris et des hommes de John Steinbeck

Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
- Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez. - Non, j'vous en prie, supplia-t-il. Oh, j'vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait. Elle se débattait vigoureusement sous ses mains... - Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal.
Il m'laissera pas soigner les lapins.





George et Lennie vagabondent de ranch en ranch en enchaînant les travaux agricoles. Lennie est atteint de déficience mentale et n'arrive donc pas à s'intégrer. Il enchaîne les bêtises qui les forcent tous deux à fuir à la recherche d'un nouveau travail. George essaye tant bien que mal de prendre soin de lui car il l'a promis à Clara, la tante de Lennie.
Les deux amis ont un rêve: celui d'avoir leur propre ranch pour vivre à leur compte et non plus pour les autres. Cependant, avec Lennie ce n'est pas tâche aisée. Bien au contraire même ! Leur arrivée dans un nouveau ranch va déclencher un drame qui m'a, personnellement, retourné.

L'auteur montre la réalité de l'Amérique profonde des années 30. Les noirs sont mis à l'écart avec, en exemple, le seul "nègre" de la ferme qui a interdiction d'entrer dans le dortoir des employés. Il passe ses soirées seul pendant que les autres jouent aux cartes ou discutent après leur dure journée de labeur.
De plus, bien que les personnages rêvent tous de vivre autrement, personne ne cherche réellement à sortir de sa condition. L'argent que les hommes gagnent, ils le dépensent dans les bars et les bordels. Ils sont solitaires et deviennent mauvais au fil du temps.

Lennie est un homme grand qui ne maîtrise pas sa force. Il est retardé mais abat du travail comme personne. Il rêve de s'occuper de lapins qu'il pourrait caresser tout au long de la journée et George le lui promet sans cesse. Sa tante lui offrait des souris quand il était petit mais il les tuait toutes car il ne maîtrisait pas sa force. Cet homme m'a beaucoup touché par son innocence et son incapacité à contenir ses envies qui se caractérisent par des pulsions.
George est un homme plutôt petit et nerveux. Il passe son temps à pester contre son ami car sa vie serait bien plus facile sans lui. Cependant, il le protège et y est profondément attaché. Il craint la solitude et aime le fait que chacun puisse prendre soin l'un de l'autre.
Leur relation est extrêmement touchante, surtout lorsqu'ils énumèrent leur avenir dans leur ranch au milieu des vaches, poules et lapins. On sent que Lennie a envie d'être rassuré et que George souhaite ardemment réaliser ce rêve. Pour eux, tout est possible car ils sont ensemble et ont la force de venir à bout de leur rêve.

Un autre personnage m'a touché: Candy. C'est un vieil homme qui a perdu une main pendant les travaux au ranch. Depuis, il s'occupe des basses besognes car il ne peut plus aider dans les champs. Il est toujours accompagné de son vieux chien aveugle qui se déplace difficilement. Les autres personnages ne le supportent pas car il pue et arrivent à le convaincre de le tuer pour mettre fin à ses souffrances (et surtout aux leurs). Le vieux accepte mais sa peine est palpable.

Ce livre est écrit presque comme une pièce de théâtre. Il y a beaucoup de dialogues et peu de descriptions. Cependant, l'histoire n'est pas superficielle pour autant. Cela donne un côté plus dur et plus réel au monde dans lequel évoluent George et Lennie et on ressent la solitude de ces hommes qui vivent presque comme des esclaves.
De cette dureté en ressort une vive émotion. On ne peut se sentir étranger à ce qu'il se passe au fil des pages et des discussions. C'est pourquoi, lorsque j'ai refermé le livre, j'avais l'impression d'étouffer. J'étais bouleversée mais heureuse de ressentir le lien qui unissait ces deux amis.

mardi 25 octobre 2016

Top Ten Tuesday [54]



Le “Top Ten Tuesday” est un rendez-vous à la base lancé par The broke and the bookish, et il est repris en français pour une deuxième édition par Froggy.
Chaque semaine, un nouveau thème est proposé pour la liste du top 10.
Cette semaine le thème est:

                                      Les 10 romans à lire pour Halloween



1-De fièvre et de sang de Sire Cédric 



2-Dracula de Bram Stoker

3-Dragon Rouge de Thomas Harris

4-Jessie de Stephen King

5-L'enfant des cimetières de Sire Cédric

6-La princesse des glaces de Camilla Läckberg

7-Le Royaume de Tobin, tome 1 de Lynn Flewelling

8-Le silence des agneaux de Thomas Harris

9-Les apparences de Gillian Flynn

10-Les contes de l'ankou de Jean-Luc Istin, Ronan Le Breton, Guillaume Sorel et Gwendal Lemercier

lundi 24 octobre 2016

L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage de Haruki Murakami

A Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L'un, Akamatsu, était surnommé Rouge; Ômi était Bleu; Shirane était Blanche et Kurono était Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur. Puis Tsukuru a gagné Tokyo. Un jour, ils lui ont signifié qu'ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans raison. Pendant seize ans, celui qui est devenu architecte a vécu séparé du monde. Avant de rencontrer Sara. Pour vivre cet amour, Tsukuru devra entamer son pèlerinage et confronter le passé pour comprendre ce qui a brisé le cercle.

Voici le deuxième livre de Haruki Murakami que je lis. Je dois avouer que j'avais de l'appréhension car je n'avais pas aimé le livre qui m'avait fait découvrir l'auteur. Ne voulant pas rester sur ce sentiment, je me suis dis qu'il fallait tenter une autre lecture pour me faire un autre avis. En parlant de cette envie sur livraddict, unchocolatdansmonroman m'a proposé cette lecture. C'est pour cela que j'ai choisi ce livre. J'ai été agréablement surprise par cette lecture que je vous recommande et je remercie choco de m'avoir fait découvrir cette petite pépite.

"Il semblerait que même dans la vie d'un homme en apparence des plus paisible ou rangé, il y a toujours, à un moment ou à un autre, une période de grande rupture. Une période de folie, même, pourrait-on dire. Chez les hommes, ce genre de tournant est sûrement nécessaire."

Tsukuru Tazaki est un homme solitaire de 36 ans qui profite des bonheurs simples de la vie sans jamais s'attacher aux personnes qu'il côtoie. Il rencontre une femme, Sara, qui lui dit que s'il veut que leur relation s'approfondisse il doit affronter son passé et tenter de comprendre pourquoi ses quatre amis du lycée l'ont rejeté sans explications du jour au lendemain.
Avec son aide, il va retrouver leur trace et leur rendre visite afin d'avoir des explications.

Ce livre est un parcours initiatique où Tsukuru Tazaki part à la recherche de lui-même. Les blessures de son passé ne sont toujours pas cicatrisées et ont façonnées l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. 
Le soudain rejet de ses amis l'ont conduit aux limites de la mort, complètement seul et perdu dans ce monde où il ne trouve pas sa place. Il finit par se relever mais gardera en lui le manque, la douleur et la mélancolie liés à la perte de ses amis auxquels il tenait énormément.
Il tentera de se faire un nouvel ami, Haida, avec qui il aura une relation des plus banales mais faite de petits moments simples qui lui apporteront beaucoup de joies. Il connaîtra à nouveau la solitude lorsque celui-ci partira à son tour, peut-être par sa faute ?

"Il vécut tout ce temps tel un somnambule, ou comme un mort qui n'a pas encore compris qu'il était mort. Il s'éveillait au lever du jour, se brossait les dents, enfilait les vêtements qui se trouvaient à portée de main, montait dans le train, se rendait à l'université, prenait des notes durant ses cours. A la manière d'un homme qui se cramponne à un lampadaire quand souffle un vent violent, ses mouvements étaient seulement assujettis à son emploi du temps immédiat. Sans parler à personne, sauf s'il ne pouvait pas faire autrement, il s'asseyait par terre lorsqu'il revenait dans le logement où il vivait seul, et, appuyé contre le mur, il méditait sur la mort ou sur l'absence de vie. Devant lui béait un gouffre sombre, qui menait droit au centre de la terre. Ce qu'il voyait là, c'était un néant où des nuages solides tourbillonnaient; ce qu'il entendait, c'était un silence abyssal qui faisait pression sur les tympans." 

Haruki Murakami explore l'inconscient de son personnage et nous fait voyager entre le rêve et la réalité. Les rêves de Tsukuru lui paraissent tellement vrais qu'on se demande avec lui si tout cela sort de son esprit torturé ou si les faits se sont réellement produits.
L'ambiance du récit, ainsi que la plume sont très poétiques et simplistes. Dès le début, l'auteur nous plonge dans la mélancolie et la nostalgie de Tsukuru. On ressent cette déchirure et depuis, il ne cesse de se voir comme un homme sans couleur et fade. Sa vie est banale, sans passions et avec la seule envie de bien faire les choses dans son métier.
Grâce à Sara, il va partir à la recherche de ses anciens amis et les confronter un à un à leur passé. Il va ainsi apprendre la raison de ce rejet. Il va également découvrir à quel point ses amis ont souffert de cette séparation et la façon dont leur vie a évoluée après cet évènement qui marque la fin de leur enfance.

"Ce qu'il avait éprouvé alors était encore présent en lui. Il savait à quel point la jalousie était suffocante, à quel point aussi elle était désespérée. Ce n'était pas ce genre de souffrance qu'il ressentait à présent. C'était seulement de la tristesse. La tristesse d'un homme abandonné au fond d'une fosse profonde et obscure. En définitive, pourtant, ce n'était jamais que de la tristesse. Rien de plus qu'une souffrance physique. Et Tsukuru s'en trouvait plutôt reconnaissant."

Au fil des pages, Tsukuru va renaître et renouer avec des sentiments qui étaient jusque là enfouis ou inconnus. Il va apprendre à s'aimer et à être lui-même, tâches qui étaient difficiles pour lui. Haruki Murakami nous donne un très beau ressenti sur l'amitié, l'amour, le ressentiment, le pardon et l'acceptation à travers le pèlerinage de son personnage principal. 
Bien que le thème soit triste, on referme le livre avec ce sentiment d'avoir été apaisé et d'avoir pu commencer le chemin vers la rédemption. 

"Ce n'est pas forcément l'harmonie qui relie le cœur des hommes. Ce qui les lie bien profondément, c'est ce qui se transmet d'une blessure à une autre. D'une souffrance à une autre. D'une fragilité à une autre. C'est ainsi que les hommes se rejoignent. Il n'y a pas de quiétude sans cris de douleur, pas de pardon sans que du sang ne soit versé, pas d'acceptation qui n'ait connu de perte brûlante. Ces épreuves sont la base d'une harmonie véritable."

mercredi 28 septembre 2016

L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera

"Qu'est-il resté des angoissants du Cambodge ?
Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune.
Qu'est-il resté de Thomas ?
Une inscription: Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre.
Qu'est-il resté de Beethoven ?
Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre: "Es muss sein !"
Qu'est-il resté de Franz ?
Une inscription: Après un long égarement, le retour.
Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli."


Avant de commencer cet avis, je tiens à dire que ce livre est un prêt. La quatrième de couverture ne me tentait absolument pas mais, à force d'entendre parler de Kundera, j'ai acceptée de le tenter pour me faire ma petite idée. Je ne regrette pas car ça a vraiment été une très belle découverte.

"Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie même ? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau".

Dans ce roman, nous suivons l'histoire de quatre personnages dans une Bohême sous le joug de l'URSS.
Milan Kundera nous fait part de ses observations et analyse les hommes, leurs pensées et leurs amours. On peut dire en quelque sorte que ce livre est un "roman-essai".

L'histoire commence avec Thomas, chirurgien et libertin qui tombe amoureux de Tereza. Elle décide de quitter son village pour venir s'installer à Prague et débuter ainsi son histoire d'amour. Malgré les tromperies incessantes, elle ne cesse de l'aimer et accepte de supporter ces humiliations. De son côté, Thomas ne peut faire sa vie qu'avec une seule femme bien qu'il peut avoir des relations sexuelles avec plusieurs.
Un jour il va écrire un article qui ne va pas plaire au gouvernement et va, petit à petit, chuter dans l'échelle sociale.
Sabina est la maitresse de Franz, mais aussi l'amie de Thomas. Elle quitte le pays pour s'installer en Suisse. Elle est peintre et est reconnue bien que les gens ne comprennent pas les messages qu'elle fait passer à travers ses œuvres. Elle décide de tout quitter pour les Etats-Unis lorsque Franz souhaite quitter sa femme pour elle. Ces deux personnages sont en total opposition car elle représente la légèreté alors que lui représente la pesanteur de l'amour.

"La pesanteur, la nécessité et la valeur sont trois notions intrinsèquement liées: n'est grave que ce qui est nécessaire, n'a de valeur que ce qui pèse".

Les chapitres sont courts, néanmoins cette lecture m'a demandée un rythme un peu plus lent que mon rythme habituel afin de bien intégrer les différents thèmes abordés. La plume de l'auteur est belle et posée. Il raconte son histoire de façon douce et légère mais si l'on se précipite trop, on passe à côté de beaucoup de réflexions. Je pense d'ailleurs que ce livre ne doit pas être perçu de la même manière lors d'une deuxième lecture.
L'histoire ne suit pas tout le temps la chronologie mais nous ne sommes pas perdu pour autant. Bien au contraire, ces petits sauts dans le temps permettent de mieux comprendre certaines idées de Kundera, ainsi que certains personnages.
Le fait de suivre plusieurs protagonistes en même temps, et de façon déstructurée, permet d'avoir une vision d'ensemble de ce qu'était la vie en Bohême à cette époque, mais aussi de voir comment se sentent les personnages par rapport aux autres et aux codes de la société.

Les thèmes abordés sont vastes puisque l'auteur nous fait part de ses réflexions sur l'adultère, le kitsch, l'histoire de son pays, la religion, le mode de vie et la façon d'être des gens, la vision de la liberté, l'amour, le communisme, le capitalisme, etc.
Kundera profite de la façon d'être de ses personnages (qui sont détaillés et complexes) pour faire passer ses idées et ses analyses.

"Et il se disait que la question fondamentale n'était pas: savaient-ils ou ne savaient-ils pas ? Mais: est-on innocent parce qu'on ne sait pas ? Un imbécile assis sur le trône est-il déchargé de toute responsabilité du seul fait que c'est un imbécile ?".

Les quatre personnages mettent souvent en avant le contraste des différents choix que l'on peut faire dans la vie. Par exemple, Thomas et Tereza restent ensemble malgré les souffrances qu'ils s'infligent mutuellement (lui la trompe et elle est jalouse maladive) alors que Franz quitte sa femme car sa situation ne lui convient pas. Sabina préfère sa liberté à l'engagement et décide de fuir Franz lorsque celui-ci veut vivre son amour avec elle.
Personnellement, je n'ai pas compris les choix de Thomas et Tereza mais il y a des personnes qui préfèrent le confort à la liberté. Pour différentes raisons qui peuvent être la peur de recommencer de zéro, la peur de se retrouver seul, de ne pas réussir à se débrouiller sans aide, etc.
Milan Kundera montre pourquoi ses personnages vivent comme ça et non autrement. Je ne pense pas qu'il cherche à nous faire pardonner ou adhérer à ces comportements, mais plutôt à nous expliquer pourquoi on est comme on est dans la vie. Il nous démontre également que la légèreté est parfois bien plus dure à vivre que la pesanteur.

"Le drame d'une vie peut toujours être exprimé par la métaphore de la pesanteur. On dit qu'un fardeau nous est tombé sur les épaules. On porte ce fardeau, on le supporte ou on ne le supporte pas, on lutte avec lui, on perd ou on gagne. Mais au juste, qu'était-il arrivé à Sabina ? Rien. Elle avait quittée un homme parce qu'elle voulait le quitter. L'avait-il poursuivie après cela ? Avait-il cherché à se venger ? Non. Son drame n'était pas le drame de la pesanteur, mais de la légèreté. Ce qui s'était abattu sur elle, ce n'était pas un fardeau, mais l'insoutenable légèreté de l'être".

mardi 20 septembre 2016

Top Ten Tuesday [53]


Le “Top Ten Tuesday” est un rendez-vous à la base lancé par The broke and the bookish, et il est repris en français pour une deuxième édition par Froggy.
Chaque semaine, un nouveau thème est proposé pour la liste du top 10.
Cette semaine le thème est:

       Les 10 univers livresques dans lesquels vous n'aimeriez surtout pas vivre


1-1984 de George Orwell

De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face.
 BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.
 Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.

2- Avant d'aller dormir de S.J Watson

À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus tôt, Christine est aujourd' hui affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu'elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent.

3-Divergente de Veronica Roth

Dans le Chicago dystopique de Béatrice, la société est divisée en cinq factions, chacune dédiée à la culture d'une vertu : les Sincères, les Altruistes, les Audacieux, les Fraternels, et les Erudits. Sur un jour désigné de chaque année, tous les adolescents âgés de seize ans doivent choisir la faction à laquelle ils consacreront le reste de leur vie. Pour Béatrice, la décision est entre rester avec sa famille et être qui elle est, les deux sont incompatibles. Alors, elle fait un choix qui surprend tout le monde, y compris elle-même.
Mais Tris a aussi un secret, celui qu'elle a caché à tout le monde parce qu'elle a été averti qu'il peut signifier la mort. Et comme elle découvre un conflit croissant qui menace de percer cette société en apparence parfaite, elle apprend aussi que son secret pourrait l'aider à sauver ceux qu'elle aime. . . ou pourrait la détruire.

4-Dôme de Stephen King

Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort. A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…

5-Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

6-Gantz de Hiroya Oku

Deux adolescents trouvent la mort dans le métro en aidant un sans abris qui était tombé sur une voie. Mais alors qu'ils pensaient se rendre dans l'au-delà, ils se retrouvent dans une pièce où sont réunies plusieurs personnes. Apparemment la pièce, vide, ne contient qu'une sphère étrange qui leur donne pour ordre de tuer un homme au visage étrange qui semble être un envahisseur extra-terrestre. C'est alors que la sphère s'ouvre, laissant apparaître des armes ultra-sophistiquées ainsi que des combinaisons futuristes. Mais sont-ils revenus à la vie pour enrayer une invasion ou sont-ils déjà en enfer ? Qui les dirige dans l'ombre, et pourquoi les avoir choisis eux ?

 7-L'affaire Charles Dexter Ward de H.P Lovecraft

Charles Dexter Ward, jeune étudiant féru d'archéologie, d'histoire et de généalogie, découvre un jour que Joseph Curwen, jugé pour sorcellerie à Salem, est un de ses ancêtres. Curieux de nature, il part à la recherche de son histoire. Dès le début de son enquête, Charles acquiert de prodigieuses connaissances historiques, compensées par une étrange amnésie du temps présent. Il développe en outre un inquiétant mimétisme avec son aïeul. Devant ces répercussions inattendues, le docteur Willett, médecin et ami de la famille Ward, part à son tour en quête.

8-L'enfant des cimetières de Sire Cédric

Lorsque sa collègue Aurore l'appelle en pleine nuit pour couvrir avec elle un meurtre atroce, David, photographe de presse, se rend sur les lieux du drame. Un fossoyeur pris d'une folie hallucinatoire vient de massacrer sa femme et ses enfants avec un fusil à pompe, avant de se donner la mort. Le lendemain, un adolescent, se croyant poursuivi par des ombres, menace de son arme les patients d'un hôpital et tue Kristel, la compagne de David. Mais qui est à l'origine de cette épidémie meurtrière? Est-ce un homme ou un démon? Le journaliste, qui n'a plus rien à perdre, va se lancer à la poursuite de Nathaniel, l'enfant des cimetières, jusqu'aux confins de l'inimaginable...

9-Le colonel Chabert de Honoré de Balzac

Chabert ! Un nom dur à porter pour cet homme foudroyé. Célèbre, certes, mais qui passe désormais pour un imposteur. Car Chabert, colonel, comte d'Empire, est mort à Eylau, et son décès, historique, est consigné dans les actes militaires. Enseveli vivant ! Tel fut le sort de Chabert. Jeté dans une fosse au milieu des cadavres, sortant de ce charnier par miracle pour rester pendant six mois entre la vie et la mort. Un espoir ultime reste à ce malheureux : retrouver son identité. Hélas ! Enterré sous des morts, le voilà maintenant enterré sous des actes. On le croit fou. Il gêne. Même sa veuve, remariée et héritière de ses biens, souhaite le voir rentrer sous terre...

10-Le meilleur des mondes de Aldous Huxley

Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'oeuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.
Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.

lundi 19 septembre 2016

Le jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon

Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire.
En plein succès, David accepte l'offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l'emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer une texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués, d'offrir leur âme ».


Une fois de plus, c'est un plaisir de retrouver la plume et l'univers de Carlos Ruiz Zafon. Le Jeu de l'ange fait partie de la saga du cimetière des livres oubliés. L'histoire se déroule des années avant L'ombre du vent, lorsque le père de Daniel Sempere est encore un jeune homme. On y retrouve également ce fameux cimetière des livres oubliés et cette ambiance si particulière et si sombre de Barcelone, car l'histoire se déroule lors de la dictature militaire de Miguel Primo de Rivera.

Les personnages sont tous excellemment bien fouillés. Certains sont très sombres comme le personnage principal David Martin ou son maître Pedro Vidal. Ce dernier n'a pas lié d'amitié de façon désintéressée car il se sent coupable d'un évènement passé. D'autres sont une bouffée d'air frais et de soleil comme Isabella qui a du caractère et est très drôle, ou encore Sempere senior.  Il y a aussi beaucoup de mystère autour du "Patron" dont on ne comprend pas le but de cet étrange livre que David doit écrire.

"Un écrivain n'oublie jamais le moment où, pour la première fois, il a accepté un peu d'argent ou quelques éloges en échange d'une histoire. Il n'oublie jamais la première fois où il a senti dans ses veines le doux poison de la vanité et cru que si personne ne découvrait son absence de talent son rêve de littérature pourrait lui procurer un toit sur la tête, un vrai repas chaque soir et ce qu'il désirait le plus au monde: son nom imprimé sur un misérable bout de papier qui, il en est sûr, vivra plus longtemps que lui. Un écrivain est condamné à se souvenir de ce moment, parce que, dès lors, il est perdu: son âme a un prix."

Une fois de plus, ce livre est une ode à l'écriture. Dans l'ombre du vent on suit un personnage qui s'attache au livre de Julian Carax et cherche à en connaître les mystères. Dans celui-là, c'est par le biais d'un écrivain que l'on suit cet amour de l'écriture. On y découvre ses envies mais aussi ses obligations, ses possibilités, le travail de nègre, la critique, etc.

J'aime toujours autant l'écriture de l'auteur qui sait mettre en lumière Barcelone au point de lui donner un charme mystérieux et irrésistible.  Tout comme les précédents livres que j'ai pu lire de Carlos Ruiz Zafon, l'histoire des personnages, bien que triste et sombre la plupart du temps, apporte une touche de poésie et de lumière à cet univers brumeux. De plus, il a le pouvoir de nous faire voyager dans les rues de la ville en un rien de temps.

"L'envie est la religion des médiocres. Elles les réconforte, répond aux inquiétudes qui les rongent de l'intérieur et, en dernière instance, leur pourrit l'âme et leur permet de justifier leur mesquinerie et leur jalousie au point de croire que ce sont des vertus et que les portes du ciel s'ouvriront seulement pour les malheureux comme eux, qui passent dans la vie sans laisser plus de traces que leurs sordides tentatives de rabaisser les autres et si possible de détruire ceux qui, par le simple fait d'exister et d'être ce qu'ils sont, mettent en évidence leur pauvreté d'esprit, d'intelligence et de courage. Bien heureux celui que lapident les crétins, car son âme ne leur appartiendra jamais."

 Dans ce second tome, le fantastique est bien plus présent que dans le premier tome. Comme à son habitude, Carlos Ruiz Zafon sait parfaitement mélanger les genres et c'est en partie ce qui fait le charme du récit à mes yeux.

 Après Marina et l'ombre du vent, je peux affirmer que la trame fonctionne de la même manière dans ce livre-là. Du coup l'effet de surprise n'est plus présent, même si j'ai tout de même adoré le livre. Il y a quand même un petit point négatif à souligner: David arrive parfaitement à se débarrasser de ses agresseurs. Je trouve ça un peu gros et ça m'a donné l'impression de bâcler certains passages pour en revenir à l'histoire principal.

"Il est vrai qu'aux stades les plus avancés du crétinisme l'absence d'idées est composée par l'excès d'idéologies."

samedi 11 juin 2016

L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.

Daniel Sempere est un enfant de dix ans lorsque le récit commence. Son père l'emmène dans un endroit appelé le Cimetière des Livres Oubliés, afin de lui faire choisir un livre qui lui appartiendra. Le but de cette manœuvre est de ne jamais oublier ces livres dont plus personne ou presque ne se souvient. En se promenant dans ce labyrinthe d’œuvres littéraires, Daniel choisit un livre de Julian Carax intitulé l'Ombre du vent. Très vite, le jeune garçon va développer une obsession pour cet écrivain et va se rendre compte que sa vie est de plus en plus liée à celle de cet écrivain.

Pour commencer cet avis, je tiens à dire que j'ai trouvé quelques similitudes avec le livre "Marina". Par exemple, Clara est une jeune fille qui m'a fait penser à Marina. Elle est fine, a la peau laiteuse et les cheveux noirs. Elle est aveugle, mais Marina est également une fille fragile. L'oncle de Clara s'habille comme un dandy du XIXème siècle et le père de Marina a l'air de sortir d'une toute autre époque.

Les personnages sont tous attachants, intrigants et énigmatiques. Leur passé est étonnamment lié à chacun d'entre eux. On découvre donc le mystère qui entoure Carax au compte goutte, en même temps que Daniel découvre l'histoire des personnes qu'il rencontre au fil de son enquête.


"Un secret vaut ce que valent les personnes qui doivent le garder."

Julian Carax est un homme intelligent, fait pour écrire des livres. La moindre histoire captive les gens et son entourage.
Fermin est un personnage haut en couleur. Il est très drôle et crée des situations cocasses car il ne sait tenir pas sa langue.
Daniel est un garçon innocent qui découvre les joies et les peines de la vie. Je me suis attachée à son histoire et ai ressenti en même temps que lui les différentes émotions qui l'envahissaient.

Carlos Ruiz Zafon sait distiller à merveille la finesse des joies et des peines, ainsi que les différents chemins que les gens prennent dans la vie. C'est ainsi que les amitiés se font et se défont en grandissant. Il a cette magie qui rend les phrases très belles et mélodiques. Bien que l'histoire soit assez sombre, il en ressort du récit quelque chose de lumineux. Barcelone en est sublimée, au point de se sentir intime avec les secrets qu'elle regorge.
L'ambiance de la ville, ambiance d'après-guerre, est très bien retranscrite. On imagine le quotidien des habitants pendant le régime de Franco.

L'histoire de l'ombre du vent est également une ode à l'écriture et à ces livres qui ont bouleversés notre vie, et qui resteront gravés à jamais en nous.


"Un jour, j'ai entendu un habitué de la librairie de mon père dire que rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s'ouvre vraiment un chemin jusqu'à son coeur. Ces premières images, l'écho de ces premiers mots que nous croyons avoir laissés derrière nous, nous accompagnent toute notre vie et sculptent dans notre mémoire un palais auquel, tôt ou tard-et peu importe le nombre de livres que nous lisons, combien d'univers nous découvrons-nous reviendrons un jour."
 

jeudi 7 avril 2016

Marina de Carlos Ruiz Zafon

Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.

L'histoire commence sur la disparition du personnage principal Oscar Drai en mai 1980. Nul ne sait pourquoi il a disparu une semaine entière. Il est retrouvé par un policier à la gare de France, à Barcelone.
Le second chapitre commence à la fin du mois de septembre 1979. Pour comprendre la raison de cette disparition, il faudra attendre la fin du livre.

Le personnage principal a quinze ans et vit dans un internat. Il ne voit jamais ses parents et à l'habitude de vagabonder dans les rues de Barcelone après les cours. Lors d'une se ses promenades, il se retrouve attiré par une vaste demeure d'où s'échappe un air d'opéra. Intrigué, il entre et se retrouve dans un ancien décor, comme si le temps s'était arrêté. Il s'intéresse alors à une montre en or, mais se rend très vite compte qu'il n'est pas seul et s'enfuit avec son butin. Quelques jours plus tard, il décide de rentre le fruit de son larcin au propriétaire. En retournant devant cette maison intrigante, il y fait la rencontre de Marina. C'est une jeune fille de son âge, intelligente et mystérieuse. Il découvre que la montre appartient à son père German, qui paraît sortir d'une autre époque.
Marina et Oscar aiment tous les deux les mystères. C'est donc tout naturellement qu'ils décident de suivre une étrange femme, vêtue de noir, et dont on ne voit pas le visage, qui se rend tous les dimanche de chaque mois sur une tombe sans nom. Il s'y trouve juste un papillon noir aux ailes déployées. Leur enquête va les plonger dans une histoire vieille de trente ans.


Cela faisait un moment que ce livre attendait sagement que je le lise. A force d'entendre du bien sur les livres de Carlos Ruiz Zafon, j'ai bien évidemment eu moi aussi envie de découvrir l'un de ses livres. Je n'ai qu'un regret: avoir attendu pour découvrir cette belle histoire.

Les deux personnages principaux sont tous les deux attachants. Oscar est un adolescent perdu, qui a l'impression de ne pas être à sa place là où il vit. Il cherche constamment à échapper à sa vie, et c'est ce qui va le faire rencontrer Marina. Elle est vive d'esprit, espiègle et très mystérieuse. Leur relation amicale tend à l'amour par moments. C'est une relation basée sur des non-dits et au fil des pages, on ressent leur lien qui grandit chaque fois un peu plus.
Les personnages secondaires ont eux aussi leur importance car ils nous emmènent dans une Barcelone d'une autre époque. A chaque nouvelle rencontre avec l'un de ces personnages, nous sommes plongés dans le passé et découvrons au compte-goutte l'histoire de cette mystérieuse tombe.


L'ambiance est très envoûtante et mystérieuse. J'ai beaucoup aimé cette Barcelone brumeuse, recelant plein de secrets. Cette atmosphère est parfois inquiétante, voire même angoissante. Cependant, il y a beaucoup de poésie qui ressort de la plume de l'auteur. Une fois le livre terminé, j'aurais tendance à dire que l'histoire des protagonistes (et même l'histoire de certains personnages secondaires) en ressort plus lumineuse et plus belle au milieu de cet univers sombre et glaçant par moments.

Les dernières pages deviennent émouvantes et plus douces et c'est avec regret que j'ai refermé cette belle histoire. Marina est une curiosité au charme certain.