lundi 23 juin 2014

Vieille Sicile de Luigi Pirandello

Ces nouvelles ont été choisies à dessein pour dévoiler un aspect Inconnu de Pirandello, un Pirandello régionaliste, tout nourri du folklore de son île, hanté par les récits entendus dans son enfance - légendes garibaldiennes, évocations de brigands. La Sicile de Pirandello se réduit d'ailleurs à un coin bien localisé, son pays natal, le pays d'Agrigente, son port, ses soufrières, sa campagne semi-tropicale, ses populations croupissant dans la misère, la superstition et l'ignorance séculaires, entretenues par le régime des Bourbons et des prêtres. Ce qu'on trouvera dans ce recueil, à travers la variété des images et du ton, c'est donc l'atmosphère et comme la sensation charnelle de cette " Vieille Sicile ", base solide et point de départ de toute l'oeuvre pirandellienne.



J'avais acheté ce livre car il me tentait beaucoup. Le temps et les multiples livres attendant d'être lus ont fait que je ne l'ai ouvert que bien loooongtemps après l'achat. Je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt car il m'a vraiment transporté.

Pour commencer, ce livre est un recueil de nouvelles montrant la Sicile au début du XXème siècle (je dirais). La plume de l'auteur est juste magnifique pour moi. Je faisais régulièrement des pauses pour noter quelques phrases par ci par là afin de les relire de temps à autres.

Chaque nouvelle nous montre un aspect de sa Sicile. On peut donc voir le caractère entier des Sicilien, la pauvreté du pays ou bien encore la fermeture aux étrangers. 



"N’avoir plus conscience d’être, comme une pierre, comme une plante ; ne plus même se rappeler son nom ; vivre pour vivre sans savoir qu’on vit, comme les bêtes, sans passions, sans désirs, sans mémoire, sans idées, sans rien qui donne encore un sens, une valeur à la vie. Etendu sur l’herbe, les mains croisées derrière la nuque, regarder dans le bleu du ciel la blancheur aveuglante des nuages, gonflés de soleil ; écouter le vent comme un bruit de mer dans les châtaigniers, et dans la voix du vent, dans cette rumeur marine percevoir, comme venue d’une infinie distance, la vanité de tout, l’angoisse et le poids mortel de l’existence."


"Toutes les illusions, toutes les déceptions, les douleurs et les joies, les espoirs et les désirs des hommes lui paraissaient vains et transitoires comparés au sentiment qui s'exhalait des choses, -des choses qui ne changent pas et survivent aux sentiments, impassibles."


En bref j'ai adoré

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